Poemas en Francés





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Acerca de
Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
Frases
"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Robert Sabatier -L'enfant sauvage-
lundi, août 30, 2004
L'enfant sauvage
Robert Sabatier (1923 - )

Au dernier rang de la classe un rebelle
Voit de l'automne une langue rougeâtre
Lécher la vitre. II coulera du sang
Dam la ruelle où roulent des oranges.

Un livre ouvert vale dans un bruit d'ailes.
Le doigt dans l'encre il dessine des monstres
Sur le bois sombre où les noms sont gravés
D'écoliers endormis dans le temps.

Une rature un imtant le rassure
Car il y voit les cris verts d'herbes folles.
Il vagabonde en lui-même, il se livre
À des exploits d'empereur cosmonaute.

Il peint sa joue avec de l'encre mauve
Et des tribus indiennes le rejoignent.
Cet inventeur d'autres cosmogonies
Sera puni de chérir sa durée.

Quel est le mot qui déchire les lèvres,
Fait éclater les louanges perclues?
Printemps, Printemps... répète le barbare,
Printemps, Printemps, comme on appelle un tigre.

Rien ne répond. Naguère un bonnet d'âne
Et le vainqueur était qui le portait,
Mâchant sa gomme et rêvant de vengeance
Au coin fleuri de toiles d'araignées.

Crisse la page au rythme des dictées.
Las d'ânonner de vieilles montgolfières,
L 'enfant s'envole au-dessus de la ville
Pour se brûler les ailes au soleil.


El niño salvaje

En la última fila de la clase un rebelde
contempla del otoño una lengua rojiza
que lame los cristales. Ha de correr la sangre
en esa callejuela donde ruedan naranjas.

Un libro abierto vuela con un rumor de alas.
Mojando el dedo en tinta él va trazando monstruos
en la madera oscura grabada con los nombres
de escolares dormidos en el tiempo.

Un borrón un instante le apacigua pues ve
en él los gritos verdes de las hierbas silvestres.
Va vagabundeando por sí mismo, se entrega
a hazañas de monarca cosmonauta.

Se pinta una mejilla con tinta color malva
y unas tribus de indios caminan a su encuentro.
Este inventor de otras visiones cosmogónicas
recibirá el castigo de amar su duración.

¿Cuál es esa palabra que desgarra sus labios,
y hace estallar los elogios tullidos?
Primavera, repite el bruto, primavera,
primavera, repite, como quien llama a un tigre.

Nada responde. Antes quedaba vencedor
el que era castigado con orejas de burro,
el cual mascaba chicle soñando en su venganza
en el rincón floral de telarañas.

La hoja rechina al son de los dictados.
Harto de balbucir viejos aeróstatos
sale volando el niño por sobre la ciudad
para abrasar sus alas en el sol.

Versión de Enrique Moreno Castillo

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Albert Samain -Dilection-
vendredi, août 27, 2004
Dilection
Albert Samain (France, 1858 - 1900)

J'adore l'indécis, les sons, les couleurs frêles,
Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie
Les cheveux et les yeux, l'eau, les feuilles, la soie,
Et la spiritualité des formes grêles ;

Les rimes se frôlant comme des tourterelles,
La fumée où le songe en spirales tournoie,
La chambre au crépuscule, où Son profil se noie,
Et la caresse de Ses mains surnaturelles ;

L'heure de ciel au long des lèvres câlinée,
L'âme comme d'un poids de délice inclinée,
L'âme qui meurt ainsi qu'une rose fanée,

Et tel cœur d'ombre chaste, embaumé de mystère,
Où veille, comme le rubis d'un lampadaire,
Nuit et jour, un amour mystique et solitaire.


Dilección

Adoro lo indeciso: rumor, tintes brumales:
lo que tiembla y ondula, lo que se tornasola;
agua, ojos, cabellos; seda, follaje, ola,
y el ingrávido ritmo de las formas juncales.

El humo que al ensueño presta sus espirales;
del nido los arrullos que el silencio acrisola;
la noche confidente que su perfil inmola,
y la sabia dulzura de sus manos astrales.

Y las horas sin término de una lenta caricia;
y el alma que se agobia con su propia delicia
como rosa que muere vertiendo su nectario.

Alma de casta sombra que mudamente clama,
donde, como el rubí de la votiva llama,
un amor arde insomne, místico y solitario.

Versión de Carlos López Narváez

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Maurice Scève -Blason du sein-
mercredi, août 18, 2004
Blason du sein
Maurice Scève (1500-1562)

L'haut plasmateur de ce corps admirable,
L'ayant formé en membres variable
Mit la beauté en lieu plus éminent,
Mais pour non clore icelle incontinent,
Ou finir toute en si petite espace,
Continua la beauté de la face
Par une gorge ivoirine et très blanche,
Ronde et unie, en forme d'une branche,
Ou d'un pilier qui soutient ce spectacle,
Qui est d'amour le très certain oracle.
Là où j'ai fait par grand dévotion
Maint sacrifice, et mainte oblation
De ce mien coeur, qui ard sur son autel
En feu qui est à jamais immortel,
Lequel j'arrose, et asperge de pleurs
Pour eau benoîte et, pour roses et fleurs,
Je vais semant gémissements et plaints
De chants mortels environnés, et pleins,


Blasón del seno

Magno el creador de tu cuerpo admirable,
Porque en miembros formáralo variable
Belleza puso en lugar eminente,
Mas por no clausurarla incontinente
O acabarla en espacio tan conciso,
De tu faz la belleza seguir quiso
A través del ebúrneo y níveo cuello,
Cual rama dintornada, unida a aquello,
O pilar que sostiene el espectáculo,
Que es de amor el tan certero oráculo,
Donde he hecho con gran devoción
Más de un sacrificio y oblación
Del corazón mío que arde en su altar
Con fuego que por siempre es inmortal,
Al que asperjo y rocío con dolores
Cual agua bendita y, por rosas y flores.
Voy luego sembrando endechas y cantos
Colmados todos de mortales cantos,

Versión de Sonia Mabel Yebara

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Maurice Scève -Délie- Moins je la voy...-
Délie. Moins je la voy...
Maurice Scève (1500-1562)

Moins je la voy, certes plus je la hays:
Plus je la hays, et moins elle me fasche.
Plus je l'estime, et moins compte j'en fais:
Plus je la fuys, plus veulx, qu'elle me sache.
En un moment deux divers traicz me lasche
Amour et hayne, ennuy avec plaisir.
Forte est l'amour, qui lors me vient saisir
Quand hayne vient et vengeance me crie:
Ainsi me faict hayr mon vain désir
Celle, pour qui mon coeur toujours me prie.


Delia. Cuanto menos la veo...

Cuanto menos la veo, más la odio:
Más la odio y menos me atormenta.
Más la estimo y menos la echo en cuenta:
Más le huyo y más la quiero por custodio.
Dos saetas me lanza en un momento:
Odio y Amor, tormento con placer.
Fuerte es amor que me viene a retener,
Cuando el odio me incita a la venganza:
Y debo odiar así el vano querer,
Por quien mi corazón canta alabanza.

Versión de Sonia Mabel Yebara

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Maurice Scève -Délie- Comme Hecaté...-
Délie. Comme Hecaté...
Maurice Scève (1500-1562)

Comme Hecaté tu me feras errer
Et vif, & mort cent ans parmy les Umbres:
Comme Diane au Ciel me resserrer,
D'où descendis en ces mortelz encombres:
Comme regnante aux infernales umbres
Amoindriras, ou accroistras mes peines.
Mais comme Lune infuse dans mes veines
Celle tu fus, es, & seras Délie
Qu'amour a joinct à mes pensées vaines
Si fort, que Mort jamais ne l'en deslie.


Delia. Como Hécate...

Como Hécate tú me harás errar
Vivo o muerto cien años en lo Umbroso,
Como Diana en el cielo encerrar,
Do descendiste a suelo pesaroso:
Como reina de aquel infierno umbroso
Acrecerás o menguarás mis penas.
Mas como Luna infusa entre mis venas
Sólo tú fuiste, eres y serás Delia,
Que ligó Amor a mis vanos dilemas
Fuerte, porque la Muerte no deslía.

Versión de Sonia Mabel Yebara

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Georges Schehadé -Il y a des églises dont les Saints sont dehors...-
mardi, août 17, 2004
Il y a des églises dont les Saints sont dehors...
Georges Schehadé (1905-1989)

Il y a des églises dont les Saints sont dehors
Par amour de la solitude
- Mon amour ne disons pas ça
Ils sont loins par obéissance
Ils ont l'oeil bleu des voyages
Comme ces bergers qui dorment en souriant

Dans un ciel monotone comme une chambre
La lune triste avec sa famille


Hay iglesias donde los Santos están afuera...

Hay iglesias donde los Santos están afuera
Porque aman la soledad--
Amor mío no digamos eso
Lejos están por obediencia
Tiene los ojos azules de los viajes
Como esos Pastores que se duermen sonriendo

En un cielo monótono como una alcoba
La luna triste con su familia

Versión de José Luis Rivas

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Georges Schehadé -Si tu rencontres un ramier...-
Si tu rencontres un ramier...
Georges Schehadé (1905-1989)

Si tu rencontres un ramier
dans un bois si jeune par la vie de sa neige
Quand les yeux veulent dire nœuds du soir
Fais un repos de tout ce qui est à lui
L'âge de la forêt mon amour est un songe


Si encuentras una paloma torcaz...

Si encuentras una paloma torcaz
En un bosque muy joven por la vida de su nieve
Cuando los ojos quieren expresar nudos de la tarde
Hay un remanso con todo lo suyo
La edad del bosque amor mío es un sueño

Versión de José Luis Rivas

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Georges Schehadé -Si tu es belle comme les Mages de mon pays...-
Si tu es belle comme les Mages de mon pays...
Georges Schehadé (1905-1989)

Si tu es belle comme les Mages de mon pays
O mon amour tu n'iras pas pleurer
Les soldats tués et leur ombre qui fuit la mort
- Pour nous la mort est une fleur de la pensée

Il faut rêver aux oiseaux qui voyagent
Entre le jour et la nuit comme une trace
Lorsque le soleil s'éloigne dans les arbres
Et fait de leurs feuillages une autre prairie

O mon amour
Nous avons les yeux bleus des prisonniers
Mais notre corps est adoré par les songes
Allongés nous sommes deux ciels dans l'eau
Et la parole est notre seule absence


Si tú eres bella como los Magos de mi país...

Si tú eres bella como los magos de mi país
Oh amor mío no llores
A los soldados muertos y su sombra que huye de la muerte
Para nosotros la muerte es una flor del pensamiento

Hay que soñar en los pájaros que viajan
Entre el día y la noche como una huella
Cuando el sol se aleja entre los árboles
Y hace de sus hojas otra pradera

Amor mío
Tenemos los ojos azules de los prisioneros
Mas los sueños adoran nuestros cuerpos
Tendidos somos dos cielos en el agua
Y la palabra es nuestra sola ausencia

Versión de Octavio Paz

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Georges Schehadé -Les cheveux qui sont l'âge de l'amour...-
Les cheveux qui sont l'âge de l'amour...
Georges Schehadé (1905-1989)

Les cheveux qui sont l'âge de l'amour
Comme le vin qui coule dans les doigts
Souviens-toi souviens-toi des fleurs de la terre
La honte portait ta tête dans un sac
Mille éboulements marquaient tes pas
Tu es là-haut sur la colline
Où la lune pose ses grandes orgues froides
Les arbres frissonnent comme des méduses
Mais tu ne crois pas à ces cris naturels
Si les montagnes pouvaient toucher à l'air
Et par lui rejondre les saisons
Tu marcherais sur la route du ciel


Los cabellos que son la edad del amor...

Los cabellos que son la edad del amor
Como el vino que corre entre los dedos
Recuerda recuerda las flores de la tierra
La vergüenza llevaba tu cabeza en un saco
Mil derrumbes dejaban ver tus pasos
Tú estás en el cielo sobre la colina
Donde la luna planta sus grandes órganos fríos
Los árboles tiritan como medusas
Pero no crees en esos gritos naturales
Si pudieran tocar el aire las montañas
Y por medio de él alcanzar las estaciones
Tú marcharías por la senda del cielo

Versión de José Luis Rivas

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Georges Schehadé -Petit bye-bye du Liban-
Petit bye-bye du Liban
Georges Schehadé (1905-1989)

Vous qui partez pour un pays lointain
Que les évêques du Songe en habits dorés vous présentent à la lumière
Qu'ils disent que vous êtes la goutte d'eau
Qui tremble à leurs doigts de toute sa richesse
L'ambre et le maïs de leurs colliers
Qu'ils vous appellent cercueil de violon ou gazelle
Chauve-souris malheureuse qui boite dans l'air en voltigeant
Afin que vous soient épargnées les épines du froid
La distance et ses blessures
Et que l'eau soit douce pour vous, même sur la mer


Pequeño adiós del Libano

La gran tristeza de un caballo
Se pasea por las nubes
Y tú en tu cuarto
Sin decir palabra sueñas
En la más tierna infancia de un viaje
Por los reinos de este muro
Que tiembla en sus dedos con toda su riqueza
Tú que partes hacia un país lejano
El ámbar y el maíz de sus collares
Que los obispos del Sueño en vestiduras doradas
Te presenten a la luz
Y te llamen ataúd de violín o gacela
Y te digan tú eres la gota de agua
Pobre murciélago que cojea revoloteando en el aire
Y te preserven de las espinas del frío
De las distancias y sus heridas:
Sea para ti dulce el agua, aun la del mar.

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Victor Segalen -Départ-
samedi, août 14, 2004
Départ
Victor Segalen (1878-1919)

Ici, l’Empire au centre du monde. La terre
ouverte au labeur des vivants. Le continent
milieu des Quatre-mers. La vie enclose,
propice au juste, au bonheur, à la conformité.

Où les hommes se lèvent, se courbent, se
saluent à la mesure de leurs rangs. Où les
frères connaissent leurs catégories: et tout
s’ordonne sous l’influx clarificateur du Ciel.

Là, l’Occident miraculeux, plein de
montagnes au-dessus des nuages; avec ses
palais volants, ses temples légers, ses tours
que le vent promène.

Tout est prodige et tout inattendu: le confuss
s’agit: la Reine aux désirs changeants tient
sa cour. Nul être de raison jamais ne s’y aventure.

Son âme, c’est vers Là que, par magie,
Mou-wang l’a projetée en rêve. C’est vers là qu’il veut porter ses pas.

Avant que de quitter l’Empire pour
rejoindre son âme, il en a fixé, d’Ici, le départ.

Partida

Aquí, el Imperio del centro del mundo. La tierra
abierta al trabajo de los vivos. El continente
entre los Cuatro Mares. La vida encerrada,
propicia al justo, a la felicidad, al conformismo.

En donde los hombres se yerguen, se inclinan,
se saludan según su rango. En donde los hermanos
conocen sus categorías: donde todo
se ordena bajo el influjo clarificador del Cielo.

Ahí, el Occidente milagroso, cubierto
de montañas por encima de las nubes; con sus
palacios en el aire, sus templos ligeros,
sus torres que el viento pasea.

Todo es prodigio y todo inesperado: lo confuso
se agita: la Reina de deseos mudables tiene ahí
su corte. Ningún ser de razón se atreve a entrar.

Con magia, Mu-wang ha proyectado su alma hacia ese
Ahí. Hacia ahí quiere que lo lleven sus pasos.

Antes de dejar el Imperio para reunirse
con su alma, ha fijado, desde Aquí, su partida.


Versión de Raúl Falcó

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Victor Segalen -Éloge et pouvoir de l'absence-
Éloge et pouvoir de l’absence
Victor Segalen (1878-1919)

Je ne prétends point être là, ni survenir à
l’improviste, ni paraître en habits et chair, ni
gouverner par le poids visible de ma personne,

Ni répondre aux censeurs, de ma voix; aux
rebelles, d’un oeil implacable; aux ministres
fautifs, d’un geste qui suspendrait les têtes à
mes ongles.

Je règne par l’étonnant pouvoir de l’absence.
Mes deux cent soixante-dix palais tramés
ente eux de galeries opaques s’emplissent
seulement de mes traces alternées.

Et des musiques jouent en l’honneur de mon
ombre; des officiers saluent mon siège vide;
mes femmes apprécient mieux l’honneur de
nuits où je ne daigne pas.

Égal aux Génies qu’on ne peut récuser
puisqu’invisibles –nulle arme ni poison ne
saura venir où m’atteindre.


Elogio y poder de la ausencia

No pretendo estar aquí, ni llegar de
improviso, ni aparecer con ropas y carne, ni
gobernar con el peso visible de mi persona.

Ni responder a la censura con mi voz; a
los rebeldes con ojo implacable; al error
de los ministros con un gesto que suspendería
sus cabezas a mis uñas.

Yo reino con el insólito poder de la ausencia.
Mis doscientos setenta palacios entramados
por galerías opacas sólo conocen
el paso de mis huellas alternas.

Hay músicas que suenan en honor de mi
sombra; unos oficiales se inclinan ante mi trono
vacío; mis mujeres aprecian más el honor de las
noches en que no me digno.

Igual a los Genios que no se pueden refutar
por invisibles –no hay arma ni veneno
que puedan llegar a dar conmigo.

Versión de Raúl Falcó

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posted by Alfil @ 3:32 AM   0 comments
Victor Segalen -Stèle des pleurs-
Stèle des pleurs
Victor Segalen (1878-1919)

Si tu es homme, ne lis pas plus loin: la
douleur que je porte est si vaste et grave que
ton coeur en étoufferait.

Si tu es Chenn, détourne-toi plus vite encore:
l’horreur que je signale te rendrait lourd
comme ma pierre.

Si tu es femme, hardiment lis-moi pour
éclater de rire, et oublie à jamais de t’arrêter
de rire,

Mais si tu sers comme eunuque au Palais,
affronte-moi sans danger ni rancune, et garde
le secret que je dis.


Estela de llanto

Si eres hombre, no prosigas tu lectura:
el dolor que llevo es tan vasto y grave
que ahogaría tu corazón.

Si eres Chenn, vuélvete aún más rápido:
el horror al que me refiero te haría pesar
como mi piedra.

Si eres mujer, léeme con atrevimiento
y ríe a carcajadas: olvídate para siempre
de dejar de reír.

Pero si eres eunuco en Palacio,
enfréntame sin peligro ni rencor,
y guárdame este secreto.

Versión de Raúl Falcó

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posted by Alfil @ 3:18 AM   0 comments
Victor Segalen -Éloge du jade-
Éloge du jade
Victor Segalen (1878-1919)


Si le Sage, faisant peu de cas de l’albâtre,
vénère le pur Jade onctueux, ce n’est point que
l’albâtre soit commun et l’autre rare: Sachez
plutôt que le Jade est bon,

Parce qu’il est doux au toucher –mais
inflexible. Qu’il est prudent: ses veines sont
fines, compactes et solides.

Qu’il est juste puisqu’il a des angles et ne
blesse pas. Qu’il est plein d’urbanité quand,
pendu de la ceinture, il se penche et touche terre.

Qu’il est musical: sa voix s’élève,
prolongée jusqu’à la chute brève. Qu’il est
sincère, car son éclat n’est pas voilé par ses
défauts ni ses défauts par son éclat.

Comme la vertu, dans le Sage, n’a besoin
d’aucune parure, le Jade seul peut décemment
se présenter seul.

Son éloge est donc l’éloge même de la vertu.


Elogio del sabio

Si el Sabio, desdeñando el alabastro,
venera el Jade puro y untuoso, no es porque
el alabastro sea común y el Jade raro:
sepan más bien que el Jade es bueno.

Porque es suave al tacto –aunque
inflexible. Y prudente: sus venas son
finas, compactas y sólidas.

Es justo ya que tiene ángulos y
no hieren. Es tanta su urbanidad que,
colgado de la cintura, se inclina y toca tierra.

Es musical: su voz se eleva,
prolongada hasta la breve caída.
Es sincero, ya que su brillo no se vela
con sus defectos ni éstos con su brillo.

Ya que la virtud, para el Sabio, no requiere
ningún adorno, sólo el Jade puede decentemente
presentarse solo.

Elogiarlo es pues elogiar a la virtud misma.

Versión de Raúl Falcó

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posted by Alfil @ 3:11 AM   0 comments
Léopold Sédar Senghor -Neige sur París-
mercredi, août 11, 2004
Neige sur Paris
Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 1906-2001)


Seigneur, vous avez visité Paris par ce jour de votre naissance
Parce qu'il devenait mesquin et mauvais
Vous l'avez purifié par le froid incorruptible
Par la mort blanche.
Ce matin, jusqu'aux cheminées d'usines qui chantent à l'unisson
Arborant des draps blancs
- « Paix aux Hommes de bonne volonté! »
Seigneur, vous avez proposé la neige de votre paix au monde divisé, à l'Europe divisée
A l'Espagne déchirée et le Rebelle juif et catholique a tiré ses mille quatre cents canons contre les montagnes de votre Paix.
Seigneur, j'ai accepté votre froid blanc qui brûle plus que le sel.
Voici que mon cœur fond comme neige sous le soleil.
J'oublie
Les mains blanches qui tirèrent les coups de fusils qui croulèrent les empires Les mains qui flagellèrent les esclaves qui vous flagellèrent
Les mains blanches poudreuses qui vous giflèrent, les mains peintes poudrées qui m'ont giflé
Les mains sûres qui m'ont livré à la solitude à la haine
Les mains blanches qui abattirent la forêt de rôniers qui dominait l'Afrique,
au centre de l'Afrique
Droits et durs, les Saras beaux comme les premiers hommes qui sortirent de vos mains brunes.
Elles abattirent la forêt noire pour en faire des traverses de chemin de fer
Elles abattirent les forêts d'Afrique pour sauver la Civilisation, parce qu'on manquait de matière première humaine.

Seigneur, je ne sortirai pas ma réserve de haine, je le sais, pour les diplomates qui montrent leurs canines longues Et qui demain troqueront la chair noire.
Mon cœur, Seigneur, s'est fondu comme neige sur les toits de Paris

Au soleil de votre douceur
Il est doux à mes ennemis, à mes frères aux mains blanches sans neige
A cause aussi des mains de rosée, le soir, le long de mes joues brûlantes.


Nieve sobre París

Señor, tú que has visitado París, en este día de tu nacimiento
porque se había vuelto avaro y malo
lo has purificado con el frío incorruptible
con la blanca muerte.
Esta mañana, hasta las chimeneas
de las fábricas cantan al unísono.
Arbolando banderas blancas
"Paz a los hombres de buena voluntad"
Señor, tú has propuesto la nieve de tu Paz al mundo dividido
A la europa dividida
A la España rasgada
Y el rebelde judío y católico ha disparado
sus mil cuatro cientos cañones contra las montañas de tu Paz.
Señor yo he aceptado tu frío blanco que quema más que la sal.
Y mi corazón se funde como nieve bajo el sol.
Olvido
las manos blancas que disparan tiros de fusil que destruyen imperios
las manos que flagelan esclavos, que te flagelan
las manos blancas polvorientas que te abofetean
las manos pintadas polvorientas blancas que me han abofeteado.
Las manos seguras que me han empujado
a la soledad. Al odio.
Las manos blancas que abatieron la selva
de roneros que dominaban africa, en el centro de Africa
Derechos y duros. Los Saras hermosos como los primeros hombres que surgieron de tus manos morenas.
Ellas abatieron la selva negra para hacer traversas de raíles de tren.
Ellas abatieron las selvas de Africa para salvar la civilización, porque hacía falta materia prima humana.

Señor, yo no saldré de mi reserva de odio, lo sé, ante los diplomáticos que muestran sus largos colmillos.
Y que mañana trocarán la carne negra.
Mi corazón, Señor, se ha fundido como la nieve sobre los tejados de París.
Al sol de tu dulzura.

Dulce para mis enemigos, para mis hermanos de manos blancas sin nieve
A causa también de manos de palizas, al atardecer, a lo largo de mis mejillas ardientes.

Versión de Tierno Bokar

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Léopold Sédar Senghor -Aux Tirailleurs Sénégalais, morts pour la France-
Aux Tirailleurs Sénégalais, morts pour la France
Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 1906-2001)


Voici le Soleil
Qui fait tendre la poitrine des vierges
Qui fait sourire sur les bancs verts les vieillards
Qui réveillerait les morts sous une terre maternelle.
J'entends le bruit des canons---est-ce d'Irun ?---
On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat Inconnu.
Vous, mes frères obscurs, personne ne vous nomme.
On vous promet 500 000 de vos enfants à la gloire des futurs
morts, on les remercie d'avance, futurs morts obscurs
Die schwarze Schande !

Ecoutez-moi, Tirailleurs Sénégalais, dans la solitude de la
terre noire et de la mort
Dans votre solitude sans yeux, sans oreilles, plus que dans ma
peau sombre au fond de la Province
Sans même la chaleur de vos camarades couchés tout contre
vous, comme jadis dans la tranchée, jadis dans les palabres
du village
Ecoutez-moi, tirailleurs à la peau noire, bien que sans oreilles
et sans yeux dans votre triple enceinte de nuit.

Nous n'avons pas loué de pleureuses, pas même les larmes de
vos femmes anciennes
Elles ne se rappellent que vos grands coups de colère, préférant
l'ardeur des vivants.
Les plaintes des pleureuses trop claires
Trop vite asséchées les joues de vos femmes comme en saison
Sèche les torrents du Fouta
Les larmes les plus chaudes trop claires et trop vite bues au
coin des lèvres oublieuses.

Nous vous apportons, écoutez-nous, nous qui épelions vos
noms dans les mois que vous mourriez
Nous, dans ces jours de peur sans mémoire, vous apportons
l'amitié de vos camarades d'âge.
Ah !puissé-je un jour d'une voix couleur de braise, puissé-je
chanter
L'amitié des camarades fervente comme des entrailles et délicate,
forte comme des tendons.
Ecoutez-nous, morts étendus dans l'eau au profond des plaines
du Nord et de l'Est.
Recevez le salut de vos camarades noirs, Tirailleurs Sénégalais


A los Tiradores Senegaleses muertos por Francia

Este es el sol
Que enternece el pecho de las vírgenes,
Que hace sonreir a los ancianos en los verdes bancos,
Que despertaría a los muertos bajo una tierra materna.
Oigo el ruido de los cañones-¿viene de Irán?-.
Se echan flores sobre las tumbas, se reaviva la llama
del Soldado Desconocido.
A vosotros, oscuros hermanos, nadie os nombra.
Se prometen 500.000 hijos vuestros a la gloria de los futuros
muertos, se les da las gracias de antemano, futuros muertos negros.
Die schwarze Schande!

Oídme, Tiradores senegaleses, en la soledad de la
tierra negra y de la muerte,
En vuestra soledad sin ojos y sin oídos, más que
en mi piel oscura al fondo de la provincia,
Sin siquiera el calor de vuestros camaradas tendidos junto a
vosotros como en otro tiempo en la trinchera, como en
otro tiempo en las arengas del poblado,
Oídme, Tiradores de piel negra, aunque no tengáis oídos ni ojos
en vuestro triple recinto nocturno.

No hemos alquilado plañideras, ni siquiera lágrimas de vuestras
viejas mujeres
-Ellas sólo recuerdan vuestra violenta ira, pues prefieren el
ímpetu de los vivos.
El llanto de las plañideras demasiado claro,
Demasiado pronto secas las mejillas de vuestras mujeres, como
en tiempos de sequía los torrentes del Fouta,
Las lágrimas más cálidas demasiado claras y demasiado pronto
bebidas en la comisura de los labios que olvidan.

Nosotros os traemos, oídnos, nosotros que deletreamos vuestros
nombres durante los meses en que moríais,
Nosotros, en estos días de temor inolvidable, os traemos
la amistad de vuestros antiguos camaradas.
¡Ah! Que algún día, con una voz color de brasa, pueda yo
cantar
La amistad de los ardientes camaradas, delicada como entrañas y
fuerte como tendones.
Oídnos, muertos tendido en el agua y al fondo de las llanuras
del Norte y del este.
Recibid este suelo rojo bajo el sol del verano, este suelo
enrojecido por la sangre de las blancas hostias,
Recibid el saludo de vuestros camaradas negros, Tiradores Senegaleses

¡MUERTOS POR LA REPÚBLICA!

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posted by Alfil @ 9:29 PM   0 comments
Léopold Sédar Senghor -Prière aux masques-
Prière aux masques
Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 1906-2001)


Masques ! Ô Masques !
Masque noir masque rouge, vous masques blanc - et noir -
Masques aux quatre points d'où souffle l'Esprit
Je vous salue dans le silence !
Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout
sourire qui se fane
Vous distillez cet air d'éternité où je respire l'air de mes
Pères.
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette
comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur
l'autel de papier blanc
A votre image, écoutez-moi !
Voici que meurt l'Afrique des empires — c'est l'agonie
d'une princesse pitoyable
Et aussi l'Europe à qui nous sommes liés par le nombril.
Fixez vos yeux immuables sur vos enfants que l'on commande
Qui donnent leur vie comme le pauvre son dernier vêtement.
Que nous répondions présent à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche.
Car qui apprendrait le rythme au monde défunt des machines
et des canons ?
Qui pousserait le cri de joie pour réveiller morts et orphe-
lins à l'aurore ?
Dites, qui rendrait la mémoire de vie à l'homme aux espoirs
éventés ?
Ils nous disent les hommes du coton du café de l'huile
Ils nous disent les hommes de la mort.
Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds
reprennent vigueur en frappant le sol dur.


Oración a las máscaras

"¡Máscaras! ¡Oh máscaras!
Máscara negra, máscara roja,
máscaras blanquinegras.
Máscaras de todo horizonte
de donde sopla el Espíritu,
os saludo en silencio.
Y no a ti el último Antepasado
de cabeza de León.
Guardáis este lugar prohibido
a toda sonrisa de mujer,
a toda sonrisa que se marchita.
Destiláis ese aire de eternidad
en el que respiro el aliento de mis Padres.
Máscaras de rostros sin máscara,
despojados de todo hoyuelo y de toda arruga,
que habéis compuesto este retrato,
este rostro mío inclinado sobre el altar de blanco papel.
A vuestra imagen, ¡escuchadme!
Ya se muere el África de los imperios,
es la agonía de una princesa deplorable.
Y también Europa
a la que nos une el cordón umbilical.
Fijad vuestros ojos inmutables
en vuestros hijos dominados que dan su vida como el pobre su última ropa.
Que respondamos con nuestra presencia
al renacer del mundo,
como es necesaria la levadura a la harina blanca.
¿Pues quién enseñaría el ritmo de las máquinas
y de los cañones al mundo desaparecido?
¿Quién daría el grito de alegría para despertar
a muertos y a huérfanos al amanecer?
Decid, ¿quién devolvería el recuerdo de la vida
al hombre de esperanzas rotas?
Nos llaman los hombres del algodón,
del café, del aceite,
nos llaman los hombres de la muerte.
Somos los hombres de la danza,
cuyos pies recobran fuerza
al golpear el duro suelo."

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posted by Alfil @ 9:12 PM   0 comments
Léopold Sédar Senghor -Femme noire-
Femme noire
Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 1906-2001)


Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie,
de ta forme qui est beauté !
J'ai grandi à ton ombre,
la douceur de tes mains bandait mes yeux.
Et voilà qu'au cœur de l'Été et de Midi,
je te découvre,
Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur,
comme l'éclair d'un aigle.

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme,
sombres extases du vin noir,
bouche qui fait lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs,
savane qui frémis
aux caresses ferventes du Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu
qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto
est le chant spirituel de l'Aimée.
(...)


Mujer negra

Mujer negra, de Cantos de sombra
" ¡Mujer desnuda, mujer negra
Vestida de tu color que es vida,
de tu forma que es belleza!
He crecido a tu sombra;
la suavidad de tus manos vendaba mis ojos.
Y en pleno verano y en pleno mediodía,
te descubro.
Tierra prometida desde la alta cima de un puerto calcinado,
tu belleza me fulmina en pleno corazón,
como el relámpago del águila.

Mujer desnuda, mujer oscura,
fruto maduro de carne tersa,
sombrío éxtasis del vino negro,
boca que haces lírica mi boca,
sabana de horizontes puros,
sabana estremecida
bajo caricias ardientes del viento del Este.
Tamtan esculpido, tamtan terso
que ruges bajo los dedos del vencedor.
Tu voz grave de contralto
es el canto espiritual de la Amada.
(...)

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posted by Alfil @ 8:54 PM   0 comments
Léopold Sédar Senghor -Perles-
Perles
Léopold Sédar Senghor (Sénégal, 1906-2001)


Perles blanches,
Lentes gouttelettes,
Gouttelettes de lait frais,
Clartés fugitives le long des fils télégraphiques,
Le long des longs jours monotones et gris !
Où vous en allez-vous ?

À quels paradis ? À quels paradis ?
Clartés premières de mon enfance
Jamais retrouvée...


Perlas

¡Perlas blancas,
lentas gotitas,
gotitas de leche fresca,
clarirades fugitivas a lo largo de los hilos
telegráficos,
a lo largo de los días monótones y grises!
¿A dónde vais?

¿A qué paraísos? ¿A qué paraísos?
Claridades primeras de mi infancia
nunca reencontrada...

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posted by Alfil @ 8:44 PM   0 comments
Philippe Soupault -Les chansons des buts et des rois-
mercredi, août 04, 2004
Les chansons des buts et des rois
Philippe Soupault (1897 - 1990)

I
Monsieur Miroir marchand d’habits
est mort hier soir à Paris.
Il fait nuit
Il fait noir
Il fait nuit noir à Paris.

II
Neige neige reste en Norvège
Jusqu’à ce que j’apprenne le solfège.

III
Prends ton plus beau cheval blanc
et ta cravache et tes gants
cours à la ville au plus tôt
et regarde le beau château
Le beau château dans la forêt
qui perd ses feuilles sans regret
au galop au galop mon ami
tout n’est pas rose dans la vie


Las canciones de las metas y los reyes

1
El Señor Espejo, vendedor de ropa
murió anoche en París
es de noche
está oscuro
es de noche cerrada en París

2
Nieve nieve quédate en Noruega
Hasta que aprenda solfeo

3
Toma tu caballo blanco más hermoso
y tu fusta y tus guantes
corre cuanto antes a la ciudad
y mira el hermoso castillo
El hermoso castillo en el bosque
que pierde sus hojas sin pesar
al galope al galope amigo,
que no todo es rosa en la vida.

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posted by Alfil @ 11:59 AM   0 comments
Philippe Soupault -Crépuscule-
Crépuscule
Philippe Soupault (1897 - 1990)

Un éléphant dans sa baignoire
Et les trois enfants dormant
Singulière singulière histoire
Histoire du soleil couchant.


Crepúsculo

Un elefante en su bañera
y tres niños que duermen
singular singular historia
historia de sol poniente.

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posted by Alfil @ 11:57 AM   0 comments
Philippe Soupault -Un deux ou trois-
Un deux ou trois
Philippe Soupault (1897 - 1990)

Recherchons les enfants
les parents des enfants
les enfants des enfants
les cloches du printemps
les sources de l'été
les regrets de l'automne


Uno, dos o tres

Busquemos los hijos
Los padres de los hijos
Los hijos de los hijos
Las campanas de la primavera
La fuentes del verano
Las penas del otoño
El silencio del invierno.

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posted by Alfil @ 11:53 AM   1 comments
Philippe Soupault -Dimanche-
Dimanche
Philippe Soupault (1897 - 1990)

L'avion tisse les fils télégraphiques
et la source chante la même chanson
Au rendez-vous les chochers l'apéritif est orangé
mais les mécaniciens des locomotives ont les yeux blancs
la dame a perdu son sourire dans les bois


Domingo

El avión teje los hilos telegráficos
y la fuente canta la misma canción
En la cita de los cocheros el aperitivo es anaranjado
pero los maquinistas de las locomotoras tienen los ojos blancos
la señora ha perdido su sonrisa en los bosques

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posted by Alfil @ 11:48 AM   0 comments
Jules Supervielle -Saisir-
lundi, août 02, 2004
Saisir
Jules Supervielle (1884-1960)

Saisir, saisir le soir, la pomme et la statue,
Saisir l'ombre et le mur et le bout de la rue.

Saisir le pied, le cou de la femme couchée
Et puis ouvrir les mains. Combien d'oiseaux lachés

Combien d'oiseaux perdus qui deviennent la rue
L'ombre, le mur, le soir, la pomme et la statue!


Asir

Asir, asir la noche, la manzana y la estatua,
asir la sombra, el muro y el sin fin de la calle.

Asir el cuello, el pie de la mujer tendida
y abrir después las manos. ¡Cuántos pájaros sueltos!

Cuántos perdidos pájaros convertidos en noche,
en calle, muro y sombra, en manzana y estatua.

Versión de Octavio Paz

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posted by Alfil @ 8:03 AM   0 comments
Jules Supervielle -Ne tournez pas la tête...-
Ne tournez pas la tête…
Jules Supervielle (1884-1960)

Ne tournez pas la tête: un miracle est derrière
Qui guette et te voudrait de lui-même altéré:
Cette douceur pourrait outrepasser la Terre
Mais préfère être laà, comme un rêve en arrêt
Rente immobile, et sache attendre que ton cœur
Se détache de toi comme une lourde pierre.


No gires la cabeza...

No gires la cabeza un milagro está detrás
Te acecha, te quisiera por él alterado:
Esta dulzura podría sobrepasar la Tierra
Pero prefiere estar ahí, como un sueño detenido.
Quédate inmóvil, y sabe esperar a que tu corazón
Se desate de ti como pesada piedra.

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posted by Alfil @ 7:54 AM   0 comments
Jules Supervielle -Prière à l'inconnu-
Prière à l'inconnu
Jules Supervielle (1884-1960)

Voilà que je me surprends à t'adresser la parole,
Mon Dieu, moi qui ne sais encore si tu existes
Et ne comprends pas la langue de tes églises chuchotantes.
Je regarde les autels, la voûte de ta maison,
Comme qui dit simplement: voilà du bois, de la pierre,
Voilà des colonnes romanes.
Il manque le nez à ce saint.
Et au-dedans comme au-dehors, il y a la détresse humaine.
Je baisse les yeux sans pouvoir m'agenouiller pendant la messe,
Comme si je laissais passer l'orage au-dessus de ma tête.
Et je ne puis m'empêcher de penser à autre chose.
Hélas ! j'aurai passé ma vie à penser à autre chose.
Cette autre chose, c'est encore moi.
C'est peut-être mon vrai moi-même.
C'est là que je me réfugie.
C'est peut-être là que tu es.
Je n'aurai jamais vécu que dans ces lointains attirants.
Le moment présent est un cadeau dont je n'ai pas su profiter.
Je n'en connais pas bien l'usage.
Je le tourne dans tous les sens,
Sans savoir faire marcher sa mécanique difficile.
Mon Dieu, je ne crois pas en toi, je voudrais te parler tout de même.
J'ai bien parlé aux étoiles, bien que je les sache sans vie,
Aux plus humbles des animaux, quand je les savais sans réponse,
Aux arbres qui, sans le vent, seraient muets comme la tombe.
Je me suis parlé à moi-même, quand je ne sais pas bien si j'existe.
Je ne sais si tu entends nos prières, à nous les hommes,
Je ne sais si tu as envie de les écouter.
Si tu as, comme nous, un coeur qui est toujours sur le qui-vive
Et des oreilles ouvertes aux nouvelles les plus différentes
Je ne sais pas si tu aimes à regarder par ici.
Pourtant je voudrais te remettre en mémoire la planète terre
Avec ses fleurs, ses cailloux, ses jardins et ses maisons
Avec tous les autres et nous qui savons bien que nous souffrons.
Je veux t'adresser sans tarder ces humbles paroles humaines
Parce qu'il faut que chacun tente à présent tout l'impossible.
Même si tu n'es qu'un souffle d'il y a des milliers d'années
Une grande vitesse acquise
Une durable mélancolie
Qui ferait tourner encore les sphères dans leur mélodie
Je voudrais, mon Dieu sans visage et peut-être sans espérance
Attirer ton attention parmi tant de ciels vagabonde
Sur les hommes qui n'ont pas de repos sur la planète.
Ecoute-moi ! Cela presse. Ils vont tous se décourager
Et l'on ne va plus reconnaître les jeunes parmi les âgés
Chaque matin, ils se demandent si la tuerie va commencer.
De tous côtés, l'on prépare de bizarres distributeurs de sang de plaintes et de larmes
L'on se demande si les blés ne cachent pas déjà des fusils.
Le temps serait-il passé où tu t'occupais des hommes ?
T'appelle-t-on dans d'autres mondes, médecin en consultation,
Ne sachant où donner de la tête
Laissant mourir sa clientèle ?
Ecoute-moi ! Je ne suis qu'un homme parmi tant d'autres.
L'âme se plait dans notre corps,
Ne demande pas à s'enfuir dans un éclatement de bombe.
Elle est pour nous une caresse, une secrète flatterie.
Laisse-nous respirer encore sans songer aux nouveaux poisons
Laisse-nous regarder nos enfants sans penser tout le temps à la mort.
Nous n'avons pas du tout le coeur aux batailles, aux généraux.
Laisse-nous notre va-et-vient, comme un troupeau dans ses sonnailles,
Une odeur de lait frais se mélant à l'odeur de l'herbe grasse.
Ah ! si tu existes, mon Dieu, regarde de notre côté.
Viens te délasser parmi nous.
La terre est belle, avec ses arbres, ses fleuves et ses étangs,
Si belle, que l'on dirait que tu la regrettes un peu
Mon Dieu, ne va pas faire la sourde oreille
Et ne va pas m'en vouloir si nous sommes à tu et à toi
Si je te parle avec tant d'abrupte simplicité.
Je croirais moins qu'en tout autre en un Dieu qui terrorise.
Plus que par la foudre, tu sais t'exprimer par les brins d'herbe
Et par les jeux des enfants et par les yeux des ruisseaux.
Ce qui n'empêche pas les mers et les chaînes de montagnes.
Tu ne peux pas m'en vouloir de dire ce que je pense
De réfléchir comme je peux sur l'homme et sur son existence
Avec la franchise de la terre et des diverses saisons
Et peut-être de toi-même dont j'ignorerais les leçons
Je ne suis pas sans excuses
Veuille accepter mes pauvres ruses
Tant de choses se préparent sournoisement contre nous
Quoi que nous fassions, nous craignons d'être pris au dépourvu
Et d'être comme le taureau
Qui ne comprend pas ce qui se passe
Le mène-t-on à l'abattoir
Il ne sait où il va comme ça
Et juste avant de recevoir le coup de mort sur le front
Il se répète qu'il a faim et brouterait résolument
Mais qu'est-ce qu'ils ont ce matin avec leurs tabliers pleins de sang
A vouloir tous s'occuper de lui ?


Plegaria a lo desconocido

He aquí que me sorprendo hablándote, Dios mío, yo, que no sé todavía si existes
ni comprendo la lengua de tus iglesias susurrantes.
Miro los altares, la bóveda de tu casa
como quien dice simplemente: “Esto es madera, esto es piedra,
aquéllas son columnas románticas, le falta la nariz a ese santo,
y adentro como afuera hay un mismo desamparo entre los hombres.
”Bajo los ojos sin poder arrodillarme durante la misa
como si dejara pasar una tormenta sobre mi cabeza
y no puedo evitar el pensar siempre en otra cosa.
Me pasaré la vida pensando en otra cosa,
y esa otra cosa soy yo, tal vez mi yo verdadero:
es allí donde me refugio, y tal vez sea allí donde tú estás,
creo que nunca podré vivir sino en esas lejanías que me seducen.
El momento presente es un regalo que no he sabido aprovechar,
no sé bien cómo se usa, lo volteo para un lado y para el otro
y no logro que funciones su difícil mecanismo.
No creo en ti, Dios mío, pero quisiera hablarte a pesar de todo;
he hablado con las estrellas aunque las sepa sin vida,
con los más humildes de los animales aunque los sepa sin respuesta,
con los árboles que, sin el viento, serían mudos como la tumba.
Y me he hablado a mí mismo aunque no estoy seguro del todo de que existo.
No se si oyes nuestras plegarias, las plegarias de los hombres,
no sé si tienes ganas de escucharlas,
no sé si tienes como nosotros un corazón en alerta continua
y oídos siempre abiertos a las noticias más diversas.
No sé si te gusta mirar por aquí.
Pero querría recordarte a tu planeta la Tierra,
con sus flores, sus guijarros, sus jardines y sus casas.
Con todos sus seres; con nosotros que sufrimos y lo sabemos.
Querría dirigirte cuanto antes estas humildes palabras humanas
porque cada cual debe tentar ahora lo imposible
aun si no eres más que un soplo de hace millares de años,
una gran velocidad adquirida, una melancolía durable
que hace aún girar a las esferas en su melodía.
Querría, Dios sin rostro y tal vez sin esperanza,
que prestaras toda tu atención, entre tantos cielos vagabunda,
a los hombres que nunca pueden darse un respiro en el planeta.
Escúchame, corre prisa: todos van a desalentarse
y ya no podremos distinguir a los jóvenes de los viejos.
Cada mañana se preguntan si la matanza va a comenzar.
Por todas partes se preparan extraños distribuidores
de sangre, de quejidos y de lágrimas.
Se preguntan si los trigos no esconden ya fusiles.
¿Se acabó el tiempo en que podías ocuparte de los hombres?
¿Te llaman de otros mundo, médico de consulta
que sin saber por dónde empezar deja morir a su clientela?
Escúchame, no soy más que un hombre entre tantos otros:
el alma está a gusto en el cuerpo, el alma no quiere escapar
en un estallido de bomba;
el alma es para nosotros una caricia, un secreto halago.
Déjanos respirar sin pensar en nuevos venenos,
déjanos mirar a nuestros niños sin pensar todo el tiempo en la muerte.
No estamos para batallas, para generales.
Déjanos nuestro ir y venir de rebaño entre cencerros
y olor a leche que se mezcla al olor de la hierba espesa.
Ah, si existes, mi Dios, mira de nuestro lado,
ven y descansa un rato entre nosotros, la Tierra es hermosa con sus árboles,
sus ríos y sus estanques, tan hermosa que uno diría
que la añoras un poco.
No te vayas a hacerle sordo una vez más
ni a sentirte conmigo, Dios, si te tuteo,
si te hablo con tan abrupta simplicidad:
creería menos que en cualquier otro en un Dios que aterrorizara;
y tú, más que por el rayo, sabes expresarte por las briznas de hierba
y los ojos del agua y los juegos de los niños,
lo cual no impide que haya océanos y cadenas de montañas.
No puedes ofenderte porque te digo lo que pienso,
porque reflexiono como puedo sobre el hombre y su existencia
con la franqueza de la tierra y de las diversas estaciones
y tal vez con tu franqueza cuyas lecciones ignoro.
No me faltan disculpas, consiente en aceptar mis pobres sutilezas,
tantas cosas se preparan solapadamente contra nosotros
que, por mucho que hagamos, tememos siempre que nos sorprendan desprevenidos,
tenemos ser como el toro que no comprende qué sucede:
lo llevan al matadero, no sabe adónde va,
y justo antes de recibir el golpe mortal sobre la frente
se repite que tiene hambre, y pastaría de buena gana,
¿pero qué pasa con esa gente de delantales llenos de sangre
para que así se empeñen todos en atenderlo esta mañana?

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posted by Alfil @ 5:38 AM   0 comments
Jules Supervielle -Un poète-
Un poète
Jules Supervielle (1884-1960)

Je ne vais pas toujours seul au fond de moi-même
Et j'entraîne avec moi plus d'un être vivant.
Ceux qui seront entrés dans mes froides cavernes
Sont-ils sûrs d'en sortir même pour un moment ?
J'entasse dans ma nuit, comme un vaisseau qui sombre,
Pèle-mêle, les passagers et les marins,
Et j'éteins la lumière aux yeux, dans les cabines,
Je me fais des amis des grandes profondeurs.


Un poeta

Yo no voy siempre solo al fondo de mi mismo
Sino que a veces llevo a otros seres conmigo.
Los que hayan entrado en mis frías cavernas,
¿Están seguros de salir aunque sólo un momento?
Yo acumulo en mi noche, como un barco que se hunde,
Sin distingo, el pasaje y la tripulación,
Y dejo a los ojos sin luz, y en los camarotes
Hago amistad con quienes gustan de lo profundo.

Libellés :

posted by Alfil @ 5:19 AM   0 comments
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