Poemas en Francés





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Poemas en Francés es un blog que pretende acercar poemas de lengua francesa al castellano
Frases
"Por principio, toda traducción es buena. En cualquier caso, pasa con ellas lo que con las mujeres: de alguna manera son necesarias, aunque no todas son perfectas"

Augusto Monterroso

-La palabra mágica-

"Es imposible traducir la poesía. ¿Acaso se puede traducir la música?"

Voltaire

"La traducción destroza el espíritu del idioma"

Federico Garcí­a Lorca
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Emile Nelligan -Soir d'hiver-
jeudi, février 17, 2005
Soir d'hiver
Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A la douleur que j'ai, que j'ai.

Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire! Où-vis-je? où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D'où les blonds ciels s'en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.

Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu'est-ce que le spasme de vivre
A tout l'ennui que j'ai, que j'ai...


Noche de invierno

¡Ay, cómo nevó la nieve!
Mi ventana es un jardín helado.
¡Ay, cómo nevó la nieve!
¡Qué es el espasmo de la vida, qué,
Al lado del dolor que hay en mí, que hay!

Los estanques todos gélidos yacen
Negra es mi alma. ¿Adónde voy? ¿En dónde vivo
Sus esperanzas todas gélidas yacen.
La nueva Noruega soy
De la que huyeron los rubios cielos.

Llorad pájaros de febrero por el sombrío
Escalofrío que hay en las cosas.
Llorad pájaros de febrero,
Llorad mis rosas, llorad mis llantos,
Entre las altas ramas del cedro.

¡Ay, cómo nevó la nieve!
Mi ventana es un jardín helado.
¡Ay, cómo nevó la nieve!
¡Qué es el espasmo de la vida, qué,
Al lado del tormento que hay en mí, que hay!

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Emille Nelligan -À Georges Rodenbach-
À Georges Rodenbach
Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Blanc, blanc, tout blanc, ô Cygne ouvrant tes ailes pâles,
Tu prends l'essor devers l'Éden te réclamant,
Du sein des brouillards gris de ton pays flamand
Et des mortes cités, dont tu pleuras les râles.

Bruges, où vont là-bas ces veuves aux noirs châles ?
Par tes cloches soit dit ton deuil au firmament !
Le long de tes canaux mélancoliquement
Les glas volent, corbeaux d'airain dans l'air sans hâles.

Et cependant l'Azur rayonne vers le Nord
Et c'est comme on dirait une lumière d'or,
Ô Flandre, éblouissant tes funèbres prunelles.

Béguines qui priez aux offices du soir,
Contemplez par les yeux levés de l'Ostensoir
Le Mystique, l'Élu des aubes éternelles !


A Georges Rodenbach

Blanco, blanco, todo blanco, oh Cisne que abres tus pálidas alas,
levantas el vuelo ante el Edén que te llama,
del seno gris de la neblina de tu país flamenco
y de muertas ciudades, cuyo estertor lloraste.

Brujas, ¿a dónde van las viudas de negros mantos?
¡Por tus campanas se propague tu luto en el cielo!
A lo largo de tus canales, con toque melancólico
doblan las campanas, cuervos de bronce en el aire claro.

Y, sin embargo, el azul irradia hacia el Norte
como si fuese una luz de oro
que deslumbra, oh Flandes, tus fúnebres pupilas.

Monjas que rezan en los oficios vespertinos,
contemplen por los ojos levantados de la Custodia
¡al Místico, al Elegido de las albas eternas!

Versión de León Plascencia Ñol y Francoise Roy

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Emile Nelligan -Sur un portrait du Dante-
Sur un portrait du Dante
Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

C'est bien lui, ce visage au sourire inconnu,
Ce front noirci du hâle infernal de l'abîme,
Cet oeil où nage encor la vision sublime :
Le Dante incomparable et l'Homme méconnu.

Ton âme herculéenne, on s'en est souvenu,
Loin des fourbes jaloux du sort de leur victime,
Sur les monts éternels où tu touchas la cime
A dû trouver la paix, ô Poète ingénu.

Sublime Alighieri, gardien des cimetières !
Le blason glorieux de tes oeuvres altières,
Au mur des Temps flamboie ineffaçable et fier.

Et tu vivras, ô Dante, autant que Dieu lui-même,
Car les Cieux ont appris aussi bien que l'Enfer
À balbutier les chants de ton divin Poème.


Sobre un retrato de Dante

Es él, ese rostro de sonrisa desconocida,
esa frente quemada por el bronce infernal del abismo,
este ojo donde nada aún la visión sublime:
el Dante incomparable y el Hombre ignorado.

Tu alma hercúlea, nos hemos acordado,
lejos de los pérfidos, celosos de la suerte de su víctima,
sobre los eternos montes cuya cima tocaste,
debió hallar la paz, oh Poeta ingenuo.

¡Sublime Alighieri, guardián de camposantos!
El glorioso blasón de tus obras altivas,
en el muro del Tiempo ondea orgulloso e imborrable.

Y vivirás, oh Dante, tanto como Dios mismo,
pues los cielos aprendieron, igual que el infierno,
a balbucir los cantos de tu divino Poema.

Versión de León Plascencia Ñol y Francoise Roy

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Emille Nelligan -Devant deux portraits de ma mère-
Devant deux portraits de ma mère
Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien,
Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien !

Ma mère que voici n'est plus du tout la même ;
Les rides ont creusé le beau marbre frontal ;
Elle a perdu l'éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.

Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi,
Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années.

Mais, mystère de coeur qui ne peut s'éclairer !
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées ?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer ?


Ante dos retratos de mi madre

Mi madre, y cómo la amo en este retrato antiguo,
pintado en días gloriosos cuando ella aún era joven,
color de lis la frente y la vista que brilla
como resplandeciente espejo veneciano.

Pero mi madre ya no es en absoluto la misma:
le ahuecan las arrugas el mármol de la frente,
el brillo se opacó de aquel tiempo emotivo
cuando su himen cantaba como un poema rosa.

Ahora mismo comparo, y eso me hace estar triste,
esa frente nimbada y esta frente inquieta:
sol de oro y densa bruma en la edad del crepúsculo.

¡Oh misterio del alma que no puede aclararse!
¿Cómo he de sonreírle a esta boca marchita?
Y al retrato que ríe ¿cómo puedo llorarle?

Versión de Marco Antonio Campos

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Emile Nelligan -Quelqu'un pleure dans le silence...-
Quelqu'un pleure dans le silence...
Emile Nelligan (Canada, 1879-1941)

Quelqu'un pleure dans le silence
Morne des nuits d'avril;
Quelqu'un pleure dans la somnolence
Longue de son exil;
Quelqu'un pleure sa douleur
Et c'est mon cœur !


Alguien llora en silencio...

Alguien llora en silencio
de las noches de abril;
alguien llora el entresueño
largo de su exilio;
alguien llora su dolor,
y es mi corazón...

Versión de Marco Antonio Campos

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Gerard de Nerval -La cousine-
mardi, février 15, 2005
La cousine
Gérard de Nerval (1808-1855)

L'hiver a ses plaisirs ; et souvent, le dimanche,
Quand un peu de soleil jaunit la terre blanche,
Avec une cousine on sort se promener...
- Et ne vous faites pas attendre pour dîner,

Dit la mère. Et quand on a bien, aux Tuileries,
Vu sous les arbres noirs les toilettes fleuries,
La jeune fille a froid... et vous fait observer
Que le brouillard du soir commence à se lever.

Et l'on revient, parlant du beau jour qu'on regrette,
Qui s'est passé si vite... et de flamme discrète :
Et l'on sent en rentrant, avec grand appétit,
Du bas de l'escalier, - le dindon qui rôtit.


La prima

Hay placeres de invierno, y a menudo el domingo,
cuando un poco de sol dora la tierra blanca,
con la prima salimos para dar un paseo...
-Pero no volváis tarde, que la cena no espera.

Cuando en las Tullerías ya hemos visto cien veces
entre troncos negruzcos muchas ropas floridas,
tiene frío la joven... Y nos dice que empieza
a notarse la niebla que acompaña al crepúsculo.

Y volvemos hablando de ese día feliz
que pasó tan aprisa... y de amor insinuado.
Y se huele al entrar, con enorme apetito,
desde el mismo portal, nuestro pavo en el horno.

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Gerard de Nerval -Artémis-
Artémis
Gérard de Nerval (1808-1855)

La Treizième revient... C'est encor la première ;
Et c'est toujours la Seule, - ou c'est le seul moment :
Car es-tu Reine, ô Toi! la première ou dernière ?
Es-tu Roi, toi le seul ou le dernier amant ? ...

Aimez qui vous aima du berceau dans la bière ;
Celle que j'aimai seul m'aime encor tendrement :
C'est la Mort - ou la Morte... Ô délice ! ô tourment !
La rose qu'elle tient, c'est la Rose trémière.

Sainte napolitaine aux mains pleines de feux,
Rose au coeur violet, fleur de sainte Gudule,
As-tu trouvé ta Croix dans le désert des cieux ?

Roses blanches, tombez ! vous insultez nos Dieux,
Tombez, fantômes blancs, de votre ciel qui brûle :
- La sainte de l'abîme est plus sainte à mes yeux !


Artemis

La treceava vuelve... Vuelve a ser la primera;
y la única es siempre, o el único momento;
pues, tú, reina ¿quién eres? ¿la primera o la última?
Y, tú, rey ¿el amante único o el postrero?...

Amar a quien amé desde la cuna al féretro;
Ila que yo amaba solo aún me ama tiernamente!
Es la muerte o la muerta... ¡Oh delicia! ¡Oh tormento!
La rosa que sostiene no es rosa, es Malvarrosa.

Santa napolitana de manos que son fuego,
rosa de alma violeta, flor de la santa Gúdula:
encontraste tu cruz en los cielos desérticos?

¡Rosas blancas, caed! que insultáis a mis dioses,
caed, fantasmas blancos, de vuestro cielo ardiente:
-La santa del abismo es más santa a mis ojos.

Versión de Aníbal Núñez

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Gerard de Nerval -Antéros-
Antéros
Gérard de Nerval (1808-1855)

Tu demandes pourquoi j'ai tant de rage au coeur
Et sur un col flexible une tête indomptée ;
C'est que je suis issu de la race d'Antée,
Je retourne les dards contre le dieu vainqueur.

Oui, je suis de ceux-là qu'inspire le Vengeur,
Il m'a marqué le front de sa lèvre irritée,
Sous la pâleur d'Abel, hélas ! ensanglantée,
J'ai parfois de Caïn l'implacable rougeur !

Jéhovah ! le dernier, vaincu par ton génie,
Qui, du fond des enfers, criait : " Ô tyrannie ! "
C'est mon aïeul Bélus ou mon père Dagon...
Ils m'ont plongé trois fois dans les eaux du Cocyte,
Et, protégeant tout seul ma mère Amalécyte,
Je ressème à ses pieds les dents du vieux dragon.


Anteros

Por qué en mi corazón hay tanta rabia, dices,
y en mi cuello flexible una cabeza indómita;
es porque yo provengo de la raza de Anteo
y hago volver los dardos contra el dios vencedor.

Yo soy de aquéllos, sí, que el Vengador alienta,
él me marcó la frente con su boca irritada,
bajo la palidez de Abel, llena de sangre,
lel rubor implacable de Caín tengo a veces!

Jehovah, aquél que, vencido por tu genio, el postrero,
del fondo del infierno gritaba: "¡Oh tiranía!"
es mi abuelo Belús o mi padre Dagón...

Tres veces me bañaron en las aguas del Cócito,
y, único protector de mi madre Amalécita,
siempre a sus pies los dientes del viejo dragón, siembro.

Versión de Aníbal Núñez

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Gerard de Nerval -A Madame Sand-
A Madame Sand
Gérard de Nerval (1808-1855)

"Ce roc voûté par art, chef-d'oeuvre d'un autre âge,
Ce roc de Tarascon hébergeait autrefois
Les géants descendus des montagnes de Foix,
Dont tant d'os excessifs rendent sûr témoignage."

O seigneur Du Bartas ! Je suis de ton lignage,
Moi qui soude mon vers à ton vers d'autrefois ;
Mais les vrais descendants des vieux Comtes de Foix
Ont besoin de témoins pour parler dans notre âge.

J'ai passé près Salzbourg sous des rochers tremblant ;
La Cigogne d'Autriche y nourrit les Milans,
Barberousse et Richard ont sacré ce refuge.

La neige règne au front de leurs pies infranchis ;
Et ce sont, m'a-t-on dit, les ossements blanchis
Des anciens monts rongés par la mer du Déluge.


A Madame Sand

"Esa roca ahuecada por el arte, obra maestra
de otra edad, esa roca de Tarascon antaño
albergaba gigantes venidos de las cumbres,
y cuyos huesos rinden seguro testimonio."

Oh señor Du Bartas. yo soy de tu linaje,
yo que sueldo mi verso a tu verso de antaño:
mas los fríos descendientes de los condes de Foix
necesitan testigos para hablar actualmente.

Yo pasé por Salzburgo bajo trémulas rocas;
la cigüeña de Austria nutre allí a los milanos.
Barbarroja y Ricardo aquel refugio honraron.

La nieve reina en lo alto de sus picachos vírgenes,
y me han dicho que son las osamentas blancas
de los antiguos montes roídos por el diluvio.

Versión de Aníbal Núñez

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Gerard de Nerval -A Madame Ida Dumas-
A Madame Ida Dumas
Gérard de Nerval (1808-1855)

J'étais assis chantant aux pieds de Michaël;
Mithra sur notre tête avait fermé sa tente;
Le Roi des rois dormait dans sa couche éclatante,
Et tous deux en rêvant nous pleurions Israël

Quand Tippoo se leva dans la nuée ardente...
Trois voix avaient crié vengeance au bord du ciel;
Il rappela d'en haut mon frère Gabriel,
Et tourna vers Michel sa prunelle sanglante:

"Voici venir le loup, le tigre et le lion...
L'un s'appelle Ibrahim, l'autre Napoléon
Et l'autre Abd-el-Kader qui rugit dans la poudre;

"Le glaive d'Alaric, le sabre d'Attila,
Ils les ont ... Mon épée et ma lance sont là
Mais le César romain nous a volé la foudre."


A Madame Ida Dumas

Yo cantaba sentado a los pies de Miguel;
Mitra sobre nosotros su tienda había cerrado;
dormía el Rey de reyes en su lecho radiante,
y los dos entre sueños por Israel llorábamos

cuando en la nube ardiente se levantó Tippoo...
Venganza habían gritado tres veces junto al cielo;
él llamó desde arriba a mi hermano Gabriel,
y volvió hacia Miguel su pupila sangrante:

"Mirad venir el lobo, el tigre y el león...
Uno Ibrahim se llama, Napoleón el otro
y el otro Abd-el-Kader que en la pólvora ruge;

La espada de Alarico, de Atíla el sable tienen...
Mi lanza y mi mandoble están allí también;
pero el César romano el rayo no ha robado".

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Gerard de Nerval -A Madame Aguado-
A Madame Aguado
Gérard de Nerval (1808-1855)

Colonne de saphir, d'arabesques brodée,
Reparais ! Les ramiers s'envolent de leur nid ;
De ton bandeau d'azur à ton pied de granit
Se déroule à longs plis la pourpre de Judée.

Si tu vois Bénarès, sur son fleuve accoudée,
Détache avec ton arc ton corset d'or bruni
Car je suis le vautour volant sur Patani,
Et de blancs papillons la mer est inondée.

Lanassa ! fais flotter ton voile sur les eaux !
Livre les fleurs de pourpre au courant des ruisseaux.
La neige du Cathay tombe sur l'Atlantique.

Cependant la prêtresse au visage vermeil
Est endormie encor sous l'arche du soleil,
Et rien n'a dérangé le sévère portique.


A Madame Aguado

¡Columna de zafiro, bordada de arabescos,
reaparece! Se vuelan los remeros del nido;
de tu frente ceñida de azur hasta tu planta
de granito la púrpura de Judea se despliega.

Si ves a Benarés acodada en su río,
desata con tu arco de oro bruñido el torso
pues soy el buitre que vuela sobre Patani,
y el mar está inundado de mariposas blancas.

¡Lanasá! ¡haz que flote en las aguas tu velo!
Da las flores de púrpura al curso del arroyo.
La nieve del Catay ya cae sobre el Atlántico.

Mientras, la del bermejo rostro sacerdotisa
bajo el arco del sol todavía duerme,
y nada ha molestado al pórtico severo.

Versión de Aníbal Núñez

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Gerard de Nerval -A Louise d'Or, reine-
A Louise d'Or, reine
Gérard de Nerval (1808-1855)

Le vieux père en tremblant ébranlait l'univers.
Isis, la mère enfin se leva sur sa couche,
Fit un geste de haine à son époux farouche,
Et l'ardeur d'autrefois brilla dans ses yeux verts.

"Regardez-le ! dit-elle, il dort, ce vieux pervers,
Tous les frimas du monde ont passé par sa bouche,
Prenez garde à son pied, éteignez son oeil louche,
C'est le roi des volcans et le Dieu des hivers !

"L'aigle a déjà passé : Napoléon m'appelle ;
J'ai revêtu pour lui la robe de Cybèle,
C'est mon époux Hermès et mon frère Osiris..." ;

La Déesse avait fui sur sa conque dorée ;
La mer nous renvoyait son image adorée
Et les cieux rayonnaient sous l'écharpe d'Iris !


A Luisa d'Or, reina

El patriarca temblando sacudía el universo.
Isis, la Madre, al fin se levantó del lecho,
hizo un gesto de odio a su feroz esposo,
y el ardor de otros tiempos brilló en sus ojos verdes.

"Miradle", dice, "duerme ese viejo perverso,
todo el hielo del mundo por su boca ha pasado.
Cuidado con su pie, apagad su ojo bizco,
es rey de los volcanes y dios de los inviernos".

"El águila ha pasado: Napoleón me llama;
he vestido por él el manto de Cibeles,
soy esposa de Hermes, soy hermana de Osiris..."

La diosa había escapado en su concha dorada;
el mar nos devolvía su idolatrada imagen,
e irradiaban los cielos bajo el echarpe de Iris.

Versión de Aníbal Núñez

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Gerard de Nerval -Myrtho-
Myrtho
Gerard de Nerval (1808-1855)

Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
À ton front inondé des clartés de l'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.

C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
Et dans l'éclair furtif de ton oeil souriant,
Quand aux pieds d'lacchus on me voyait priant,
Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.

Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.

Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle hortensia s'unit au myrte vert!


Mirtho

Yo pienso en ti, divina encantadora, Mirtho,
en el fiero Pausílipo, brillante de mil fuegos,
en tu frente inundada de claridad de Oriente,
en las uvas mezcladas con oro de tu trenza.

Fue asimismo en tu copa donde embriaguez bebía,
y en el rayo furtivo de tus ojos risueños,
cuando a los pies de Iaco alguien me vio rezando
,pues la Musa me ha hecho un hijo más de Grecia.

Yo sé por qué el volcán se ha abierto allá de nuevo...
Ayer tú lo tocaste con tus ágiles plantas.
cubriendo el horizonte de súbitas cenizas.

Desde que rompió un duque tus ídolos de arcilla,
siempre, bajo los ramos del laurel de Virgilio,
se unen al mirto verde las pálidas hortensias.

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posted by Alfil @ 4:59 PM   0 comments
Gerard de Nerval -Notre-Dame de Paris-
Notre-Dame de Paris
Gérard de Nerval (1808-1855)

Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu'elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un boeuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d'une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !

Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
- Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu'elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l'ombre d'un mort !


Nuestra Señora de París

Aunque Nuestra Señora es muy vieja, es posible
que algún día sepulte a ese mismo París
que ella ha visto nacer; pero cuando transcurran
más o menos mil años, podrá el tiempo abatirla,
como un lobo derriba hasta a un buey, y torcer
esos nervios de hierro, y roer con sus dientes
tristemente su antigua osamenta de roca.

Para entonces vendrán gentes de todo el mundo
para así contemplar esas ruinas austeras,
releyendo abstraídas la novela de Víctor...
Y la antigua basílica creerán estar viendo,
poderosa y magnífica, como fue tiempo atrás
que se yergue cual sombra de una muerta a sus ojos.

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posted by Alfil @ 2:04 PM   0 comments
Gerard de Nerval -Une allée du Luxembourg-
Une allée du Luxembourg
Gérard de Nerval (1808-1855)

Elle a passé, la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau
À la main une fleur qui brille,
À la bouche un refrain nouveau.

C'est peut-être la seule au monde
Dont le coeur au mien répondrait,
Qui venant dans ma nuit profonde
D'un seul regard l'éclaircirait !

Mais non, - ma jeunesse est finie ...
Adieu, doux rayon qui m'as lui, -
Parfum, jeune fille, harmonie...
Le bonheur passait, - il a fui !


Una avenida de Luxemburgo

La muchacha pasó rápida y ágil
ante mí, como pasan tantos pájaros;
en la mano una flor resplandeciente
y una nueva canción entre los labios.

Tal vez únicamente ella tuviese
un corazón capaz de oír al mío;
tal vez entrando en mi profunda noche
pudiese iluminarla con sus ojos.

Mas no... Mi juventud queda tan lejos...
¡Adiós, dulce fulgor que deslumbraba!
¡Oh, perfume, muchacha, oh, armonía!
Vi la dicha pasar... ¡y huyó de mí!

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posted by Alfil @ 2:02 PM   0 comments
Gerard de Nerval -Le relais-
Le relais
Gérard de Nerval (1808-1855)

En voyage, on s'arrête, on descend de voiture ;
Puis entre deux maisons on passe à l'aventure,
Des chevaux, de la route et des fouets étourdi,
L'oeil fatigué de voir et le corps engourdi.

Et voici tout à coup, silencieuse et verte,
Une vallée humide et de lilas couverte,
Un ruisseau qui murmure entre les peupliers, -
Et la route et le bruit sont bien vite oubliés !

On se couche dans l'herbe et l'on s'écoute vivre,
De l'odeur du foin vert à loisir on s'enivre,
Et sans penser à rien on regarde les cieux...
Hélas ! une voix crie : "En voiture, messieurs !"


La parada

Es un alto en el viaje y bajamos del coche;
caminando al azar, dejo atrás unas casas,
harto ya de caballos, del camino, del látigo,
fatigados los ojos, doloridos los huesos.

Y de pronto ante mí, el verdor y el silencio,
todo un húmedo valle que recubren las lilas,
el murmullo del agua entre los altos álamos...
¡y el camino y el ruido ya no son de este mundo!

Y me tiendo en la hierba y me escucho vivir,
y me dejo embriagar por el heno oloroso,
y me niego a pensar contemplando los cielos...
Una voz grita entonces: «¡Que nos vamos, señores!»

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Gerard de Nerval -Le réveil en voiture-
Le réveil en voiture
Gérard de Nerval (1808-1855)

Voici ce que je vis : Les arbres sur ma route
Fuyaient mêlés, ainsi qu'une armée en déroute,
Et sous moi, comme ému par les vents soulevés,
Le sol roulait des flots de glèbe et de pavés !

Des clochers conduisaient parmi les plaines vertes
Leurs hameaux aux maisons de plâtre, recouvertes
En tuiles, qui trottaient ainsi que des troupeaux
De moutons blancs, marqués en rouge sur le dos !

Et les monts enivrés chancelaient, - la rivière
Comme un serpent boa, sur la vallée entière
Étendu, s'élançait pour les entortiller...
- J'étais en poste, moi, venant de m'éveiller !


Despertar en las postas

Esto fue lo que vi: fugitivos los árboles
en tropel, como ejército derrotado que escapa;
y a mis pies, agitado por los rápidos vientos,
un oleaje de tierra, cuando no de adoquines.

Campanarios llevando entre verdes llanuras
sus aldeas a casas enyesadas, con tejas,
que trotaban lo mismo que corderos muy blancos
que llevasen el lomo señalado de rojo.

Y las ebrias montañas vacilando, y el río
alargando su cuerpo por el valle cual boa
que parece dispuesta a abrazarlas con furia...
¡Yo viajaba en la posta y salía del sueño!

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Gerard de Nerval -Les Cydalises-
Les Cydalises
Gérard de Nerval (1808-1855)

Où sont nos amoureuses ?
Elles sont au tombeau .
Elles sont plus heureuses,
Dans un séjour plus beau !

Elles sont près des anges,
Dans le fond du ciel bleu,
Et chantent les louanges
De la mère de Dieu !

Ô blanche fiancée !
Ô jeune vierge en fleur !
Amante délaissée,
Que flétrit la douleur !

L'éternité profonde
Souriait dans vos yeux ...
Flambeaux éteints du monde,
Rallumez-vous aux cieux !


Las Cidalisas

Nuestras enamoradas, ¿dónde están?
Se encuentran descansando en el sepulcro,
y seguro que allí son más felices
gozando de un lugar que es más hermoso.

Muy cerca de los ángeles están,
donde acaban los cielos más azules,
cantando la alabanza sempiterna
de la Madre de Dios, Nuestra Señora.

¡Oh blanca desposada, oh joven virgen
cuya vida fue sólo florecer,
oh amante abandonada en cuyo rostro
el dolor dejó huellas para siempre!

La eternidad profunda sonreía
en vuestros ojos cual los recordamos...
Luminarias del mundo ya apagadas,
en los cielos volved a ser estrellas.

Libellés :

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Gerard de Nerval -Le point noir-
Le point noir
Gérard de Nerval (1808-1855)

Quiconque a regardé le soleil fixement
Croit voir devant ses yeux voler obstinément
Autour de lui, dans l'air, une tache livide.

Ainsi, tout jeune encore et plus audacieux,
Sur la gloire un instant j'osai fixer les yeux :
Un point noir est resté dans mon regard avide.

Depuis, mêlée à tout comme un signe de deuil,
Partout, sur quelque endroit que s'arrête mon oeil,
Je la vois se poser aussi, la tache noire !

Quoi, toujours ? Entre moi sans cesse et le bonheur !
Oh ! c'est que l'aigle seul - malheur à nous, malheur !
Contemple impunément le Soleil et la Gloire.


El punto negro

Quien al sol cara a cara ha llegado a mirar
cree ver ante sus ojos como el vuelo obstinado
de una mancha plomiza que descubre en el aire.

Y cuando era aún muy joven, y a la vez más audaz,
en la gloria un instante fijé osado la vista:
en mis ávidos ojos se imprimió un punto negro.

Desde entonces, en todo, como un signo de luto,
allí donde se posa mi mirada, compruebo
que se posa también esa mancha negruzca.

¿Siempre va a interponerse entre la dicha y yo?
Oh, es que sólo las águilas -¡ay de mí, ay de nosotros!
pueden mirar impunes a la Gloria y al Sol.

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posted by Alfil @ 1:52 PM   0 comments
Gerard de Nerval -Le Christ aux Oliviers-
Le Christ aux Oliviers
Gérard de Nerval (1808-1855)

I
Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras
Sous les arbres sacrés, comme font les poètes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;

Il se tourna vers ceux qui l'attendaient en bas
Rêvant d'être des rois, des sages, des prophètes...
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : "Non, Dieu n'existe pas !"

Ils dormaient. "Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J'ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !

"Frères, je vous trompais. Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l'autel où je suis la victime...
Dieu n'est pas ! Dieu n'est plus !" Mais ils dormaient toujours !...


II
Il reprit : "Tout est mort ! J'ai parcouru les mondes ;
Et j'ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,
Aussi loin que la vie, en ses veines fécondes,
Répand des sables d'or et des flots argentés :

"Partout le sol désert côtoyé par des ondes,
Des tourbillons confus d'océans agités...
Un souffle vague émeut les sphères vagabondes,
Mais nul esprit n'existe en ces immensités.

"En cherchant l'oeil de Dieu, je n'ai vu qu'une orbite
Vaste, noire et sans fond, d'où la nuit qui l'habite
Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours ;

"Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,
Seuil de l'ancien chaos dont le néant est l'ombre,
Spirale engloutissant les Mondes et les jours !


III
"Immobile Destin, muette sentinelle,
Froide Nécessité !... Hasard qui, t'avançant
Parmi les mondes morts sous la neige éternelle,
Refroidis, par degrés, l'univers pâlissant,

"Sais-tu ce que tu fais, puissance originelle,
De tes soleils éteints, l'un l'autre se froissant...
Es-tu sûr de transmettre une haleine immortelle,
Entre un monde qui meurt et l'autre renaissant ?...

"O mon père ! est-ce toi que je sens en moi-même ?
As-tu pouvoir de vivre et de vaincre la mort ?
Aurais-tu succombé sous un dernier effort

"De cet ange des nuits que frappa l'anathème ?...
Car je me sens tout seul à pleurer et souffrir,
Hélas ! et, si je meurs, c'est que tout va mourir !"


IV
Nul n'entendait gémir l'éternelle victime,
Livrant au monde en vain tout son coeur épanché ;
Mais prêt à défaillir et sans force penché,
Il appela le seul - éveillé dans Solyme :

"Judas ! lui cria-t-il, tu sais ce qu'on m'estime,
Hâte-toi de me vendre, et finis ce marché :
Je suis souffrant, ami ! sur la terre couché...
Viens ! ô toi qui, du moins, as la force du crime!"

Mais Judas s'en allait, mécontent et pensif,
Se trouvant mal payé, plein d'un remords si vif
Qu'il lisait ses noirceurs sur tous les murs écrites...

Enfin Pilate seul, qui veillait pour César,
Sentant quelque pitié, se tourna par hasard :
"Allez chercher ce fou !" dit-il aux satellites.

V
C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...
Cet Icare oublié qui remontait les cieux,
Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux,
Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime !

L'augure interrogeait le flanc de la victime,
La terre s'enivrait de ce sang précieux...
L'univers étourdi penchait sur ses essieux,
Et l'Olympe un instant chancela vers l'abîme.

"Réponds ! criait César à Jupiter Ammon,
Quel est ce nouveau dieu qu'on impose à la terre ?
Et si ce n'est un dieu, c'est au moins un démon..."

Mais l'oracle invoqué pour jamais dut se taire ;
Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère :
- Celui qui donna l'âme aux enfants du limon.


El Cristo de los Olivos

I
Cuando, como el poeta, bajo el árbol sagrado
Al cielo levantaba los brazos el Señor,
Perdido un largo tiempo en su mudo dolor,
Por ingratos amigos viéndose traicionado

Se dirigió al pueblo, abajo congregado,
Que soñaba ser sabio, profeta, emperador...
Pero torpe y perdido en animal sopor:
"¡No existe ningún Dios!" gritó desesperado.

Dormían. "¿Ignoráis eso que me consterna?
Con mi frente toqué la gran bóveda eterna:
¡Ensangrentado y roto y por siempre sufriendo!

¡Abismo! ¡Abismo! ¡Abismo! Lo que os dije no es cierto
Sacrificado soy en un altar desierto...
Dios no es, ya no hay Dios!"...mas seguían durmiendo.


II
Prosiguió: "Todo ha muerto, ya recorrí los mundos,
Y he perdido mi vuelo en su láctea estrada,
Tan lejos como extiende por sus brazos fecundos
La vida arenas de oro y la onda plateada:

Confusos torbellinos de mares furibundos,
Y las o las bañando la tierra calcinada...
Conmueve un vago soplo planetas vagabundos,
Mas no hay ningún espíritu en la infinita nada.

Busqué el ojo de Dios, sólo encontré una infausta
Órbita hueca y negra cuya noche nefasta
Se irradia sobre el mundo, tan espesa y aciaga;

Un extraño arco iris envuelve el pozo umbrío,
Antesala del caos que ensombrece el vacío,
Espiral que los Días y los Mundos se traga!"


III
"¡Fría Necesidad, Oh muda centinela
Bajo la nieve eterna, azar indiferente!
Caprichoso vagar cuyo soplo congela
El pálido universo que muere lentamente!

¿De tus soles marchitos, el uno al otro heridos,
Potencia original, acaso eres consciente?
¿Hálitos inmortales son por ti transmitidos
Entre un mundo que muere y otro renaciente?

¡Padre mío! ¿Eres tú, por quien mi ser se quema?
¿Puedes vivir acaso, a la muerte venciendo?
¿O un último esfuerzo te h izo sucumbir

Del ángel de la noche que marcó el anatema?
Que estoy llorando solo y solo estoy sufriendo,
Y si muero, es que entonces todo debe morir!"


IV
A la víctima eterna gemir nadie escuchaba,
Su corazón al mundo en vano derramado,
Desfalleciendo casi, sin fuerzas, inclinado,
Al único invocó que en Solima velaba:

"Judas, me han puesto precio, lo conoces, acaba
De venderme por fin, cierra el trato pactado,
Sufriendo estoy, amigo, sobre la tierra echado...
Por lo menos el crimen a ti no te espantaba!

Mas retiróse Judas, airado y pensativo,
Mal pagado y sumido en un dolor tan vivo
Que sobre las paredes su vergüenza leía.

Poncio Pilatos, solo, se apiada finalmente,
El esbirro de Cesar exclama de repente:
¡Que traigan a ese loco!" y a sus huestes envía.

V
Ciertamente, era un loco, insensato sublime...
Cual Icaro olvidado que al cielo se elevaba,
Perdido Faetón que el trueno iluminaba,
¡Bello Acis malherido que Cib eles redime!

Interroga su flanco el augur que lo oprime,
Y la tierra se embriaga de su sangre divina...
Hacia oscuros abismos el Olimpo se inclina:
Y aturdido en sus ejes, el universo gime.

A Júpiter Amón ya Cesar vitupera
"¿Quién es el nuevo dios que la tierra venera?...
Dios o diablo ha de ser corazón tan opimo..."

El invocado oráculo sólo supo callar,
Tal misterio podía solamente explicar
Aquel que diera el alma a los hijos del limo.

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posted by Alfil @ 1:45 PM   0 comments
Gerard de Nerval -Delfica-
Delfica
Gérard de Nerval (1808-1855)

La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants
Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ...

Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l'antique semence ? ..

Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique ...

Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encor sous l'arc de Constantin
- Et rien n'a dérangé le sévère portique.


Delfica

¿No conoces, oh Dafne, esa antigua romanza,
bajo blancas adelfas o al pie de algún sicómoro,
bajo olivos o mirtos, bajo sauces temblones,
la canción amorosa que se va repitiendo?

¿Reconoces el templo con su gran columnata,
los amargos limones que mordían tus dientes,
y la gruta, fatal al viajero imprudente
donde duermen los dientes del vencido dragón?

¡Volverán esos dioses que tú lloras sin tregua!
Dará el tiempo otra vez aquel orden de antaño;
se estremece la tierra con un soplo profético...

La sibila, no obstante, la del rostro latino,
duerme aún bajo el arco que erigió Constantino...
Y hasta hoy nada turba aquel pórtico grave.

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posted by Alfil @ 1:39 PM   0 comments
Gerard de Nerval -Horus-
Horus
Gérard de Nerval (1808-1855)

Le dieu Kneph en tremblant ébranlait l'univers
Isis, la mère, alors se leva sur sa couche,
Fit un geste de haine à son époux farouche,
Et l'ardeur d'autrefois brilla dans ses yeux verts.

"Le voyez-vous, dit-elle, il meurt, ce vieux pervers,
Tous les frimas du monde ont passé par sa bouche,
Attachez son pied tors, éteignez son oeil louche,
C'est le dieu des volcans et le roi des hivers !"

L'aigle a déjà passé, l'esprit nouveau m'appelle,
J'ai revêtu pour lui la robe de Cybèle...
C'est l'enfant bien-aimé d'Hermès et d'Osiris ! "

La déesse avait fui sur sa conque dorée,
La mer nous renvoyait son image adorée,
Et les cieux rayonnaient sous l'écharpe d'Iris.


Horus

El dios Neftis temblando sacudía los mundos;
fue cuando Isis, la madre, levantóse del lecho,
miró llena de odio a su bárbaro esposo
y el ardor de otro tiempo brilló en sus ojos verdes.

«Vedle aquí», dijo, «muere ese viejo perverso,
con perennes escarchas habitando su boca,
atad su pie deforme, apagad su ojo bizco,
dios de todo volcán y rey de los inviernos.

Ha pasado ya el águila, llámame un nuevo espíritu,
para él visto la túnica de la diosa Cibeles...
¡Hijo de Hermes y Osiris, bienamado por ellos!

Luego huyó la deidad en su concha dorada,
el mar nos devolvía su venerada imagen,
y los cielos brillaban bajo aquel chal de Iris.

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posted by Alfil @ 1:14 PM   1 comments
Gerard de Nerval -Nobles et valets-
Nobles et valets
Gérard de Nerval (1808-1855)

Ces nobles d'autrefois dont parlent les romans,
Ces preux à fronts de boeuf, à figures dantesques,
Dont les corps charpentés d'ossements gigantesques
Semblaient avoir au soi racine et fondements ;

S'ils revenaient au monde, et qu'il leur prît l'idée
De voir les héritiers de leurs noms immortels,
Race de Laridons, encombrant les hôtels
Des ministres, - rampante, avide et dégradée ;

Êtres grêles, à buscs, plastrons et faux mollets :
-Certes ils comprendraient alors, ces nobles hommes,
Que, depuis les vieux temps, au sang des gentilshommes
Leurs filles ont mêlé bien du sang de valets !


Nobles y criados

Esos nobles de antaño de que hablaban las gestas,
paladines tremendos de imponente semblante,
cuyos cuerpos dotados de unos huesos gigantes
parecían tener en el suelo raíces.

Si volvieran al mundo, si el antojo tuviesen
de ver los herederos de su nombre inmortal,
Laridones verían frecuentando palacios
de ministros, estirpe degradada y rampante;

alfeñiques con faja, peto y muchos postizos;
sólo entonces podrían entender esos nobles
que en los últimos tiempos a su sangre selecta
han mezclado sus hijas mucha sangre de criados.

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posted by Alfil @ 5:47 AM   0 comments
Gerard de Nerval -A J.-Y. Colonna-
A J.-Y. Colonna
Gérard de Nerval (1808-1855)

La connais-tu, Daphné, cette vieille romance
Au pied du sycomore... ou sous les mûriers blancs,
Sous l'olivier plaintif, ou les saules tremblants,
Cette chanson d'amour, qui toujours recommence ?

Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
Et la grotte fatale aux hôtes imprudents
Où du serpent vaincu dort la vieille semence ?

Sais-tu pourquoi, là-bas, le volcan s'est rouvert ?
C'est qu'un jour nous l'avions touché d'un pied agile,
Et de sa poudre au loin l'horizon s'est couvert !

Depuis qu'un Duc Normand brisa vos dieux d'argile,
Toujours sous le palmier du tombeau de Virgile
Le pâle hortensia s'unit au laurier vert.


A J.-Y. Colonna

¿La conoces tú, Dafne, esa vieja romanza
al pie del sicomoro... bajo moreras blancas,
bajo el llorón olivo, o los sauces temblones,
esa canción de amor que siempre vuelve a empezar?

¿Reconoces el templo del peristilo inmenso,
los limones amargos donde imprimías tus dientes,
y la gruta fatal de huéspedes incautos
do duerme la semilla de la sierpe vencida?

¿Sabes por qué el volcán se ha abierto allá de nuevo?
¡Un día lo tocamos con nuestras plantas ágiles,
cubriendo el horizonte lejano con su polvo!

Desde que rompió un buques nuestros dioses de arcilla,
siempre bajo la palma de la urna de Virgilio
se unen al laurel verde las pálidas hortensias

Versión de Aníbal Núñez

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posted by Alfil @ 5:44 AM   0 comments
Gerard de Nerval -Homme! libre penseur...-
Homme! libre penseur...
Gérard de Nerval (1808-1855)

Eh quoi! Tout est sensible!
Pythagore


Homme! libre penseur te crois-tu seul pensant
Dans ce monde, où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
"Tout est sensible!"-Et tout sur ton être est puissant!

Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie :
A la matière même un verbe est attaché...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie!

Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché.
Et, comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres!


¡Hombre! pensador libre...

¡Y bien! Todo es posible.
Pitágoras

¡Hombre! pensador libre, crees que sólo tú piensas
en este mundo en que la vida estalla en todo:
de las fuerzas que tienes tu libertad dispone,
pero de tus consejos se desentiende el cosmos.

En las bestias respeta un espíritu activo...
cada flor es un alma abierta a la natura;
un misterio de amor en el metal reposa:
todo es sensible; ¡y todo sobre tu ser actúa!

Teme en el muro ciego una mirada espía:
a la materia misma un verbo está adherido...
No lo hagas servir para impíos menesteres.

Hay en el ser oscuro un Dios oculto a veces;
y, como ojo naciente cubierto por sus párpados,
un espíritu crece tras la piel de las piedras.

Versión de Aníbal Núñez

Libellés :

posted by Alfil @ 5:39 AM   0 comments
Gerard de Nerval -Fantaisie-
Fantaisie
Gérard de Nerval (1808-1855)

Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très-vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C'est sous Louis treize; et je crois voir s'étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,

Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue... et dont je me souviens !


Fantasía

Existe una tonada por la que yo daría
todo Mozart, Rossini y todo Weber,
una vieja tonada, languideciente y fúnebre
que me trae a mí solo sus secretos encantos.

Cada vez que la escucho mi alma se hace
doscientos años -es sobre Luis Trece-
más joven; y creo ver cómo se extiende
una ladera verde que amarillea el ocaso,

luego un alcázar de ladrillo y piedra,
de vidrieras teñidas de colores rojizos
ceñido de amplios parques y a sus pies un arroyo
que entre las flores corre;

luego una dama, en su ventana altísima,
rubia. con ojos negros. de vestimenta antígua,
que en otra vida acaso ya hube visto
y de la cual me acuerdo.

Versión de Aníbal Núñez

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posted by Alfil @ 5:35 AM   0 comments
Gerard de Nerval -Érythréa-
Érythréa
Gérard de Nerval (1808-1855)

Colonne de Saphir, d'arabesques brodée
- Reparais ! - Les Ramiers pleurent cherchant leur nid :
Et, de ton pied d'azur à ton front de granit
Se déroule à longs plis la pourpre de Judée !

Si tu vois Bénarès sur son fleuve accoudée
Prends ton arc et revifts ton corset d'or bruni :
Car voici le Vautour, volant sur Patani,
Et de papillons blancs la Mer est inondée.

Mahdéwa ! Fais flotter tes voiles sur les eaux
Livre tes fleurs de pourpre au courant des ruisseaux :
La neige du Cathay tombe sur l'Atlantique :

Cependant la prêtresse au visage vermeil
Est endormie encor sous l'Arche du Soleil :
- Et rien n'a dérangé le sévère portique.


Eritrea

Columna de zafiro, bordada de arabescos,
-¡Reaparece!- Buscando su nido los Remeros
lloran: ¡desde tu planta de azur hasta tu frente
de granito la púpura de Judea se despliega!

Si ves a Benarés acodada en su río
coge el arco y reviste de oro bruñido el torso:
pues mira cómo el Buitre vuela sobre Patani,
y el Mar está inundado de mariposas blancas.

¡Mahdewa! haz que floten tus velos en las aguas,
da tus flores de púrpura al curso del arroyo:
La nieve del Catay ya cae sobre el Atlántico:

Mientras, la del bermejo Sacerdotisa rostro
bajo el Arco del Sol todavia duerme:
-Y nada ha molestado al pórtico severo.

Versión de Aníbal Núñez

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posted by Alfil @ 5:32 AM   0 comments
Gerard de Nerval -C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...-
C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...
Gérard de Nerval (1808-1855)

C'était bien lui, ce fou, cet insensé sublime...
Cet Icare oublié qui remontait les cieux,
Ce Phaéton perdu sous la foudre des dieux,
Ce bel Atys meurtri que Cybèle ranime!

L'augure interrogeait le flanc de la victime,
La terre s'enivrait de ce sang précieux...
L'univers étourdi penchait sur ses essieux,
Et l'Olympe un instant chancela vers l'abîme.

"Réponds! criait César à Jupiter Ammon,
Quel est ce nouveau dieu qu'on impose à la terre?
Et si ce n'est un dieu, c'est au moins un démon..."

Mais l'oracle invoqué pour jamais dut se taire;
Un seul pouvait au monde expliquer ce mystère:
- Celui qui donna l'âme aux enfants du limon.


¡Era él, ese loco, el sublime insensato...

¡Era él, ese loco, el sublime insensato...
Ese Ícaro olvidado que escalaba los cielos,
ese faetón perdido bajo el rayo divino,
el bello Atis herido que Cibeles reanima!

El augur consultaba el flanco de la víctima,
la tierra se embriagaba de esa sangre preciosa...
El cosmos aturdido colgaba de sus ejes,
y el Olimpo un instante vaciló hacia el abismo.

"¡Dime!" gritaba César a Júpiter Ammón
,¿quién es el nuevo dios, que se ha impuesto a la tierra?
¿Y si acaso no es dios es un demonio al menos... ?

Mas se calló por siempre el invocado oráculo;
uno sólo en el mundo explicar tal misterio
podía: -el que entregó el alma a los hijos del limo.

Versión de Aníbal Núñez

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posted by Alfil @ 5:29 AM   0 comments
Gerard de Nerval -El Desdichado-
El Desdichado
Gérard de Nerval (1808-1855)

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phoebus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la Sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.


El Desdichado

Yo soy el Tenebroso, -el viudo-, el Sin Consuelo,
Principe de Aquitania de la Torre abolida:
Mi única estrella ha muerto, y mi laúd constelado
lleva en sí el negro sol de la Melancolía.

En la Tumba nocturna, Tú que me has consolado,
devuélveme el Pausílipo y el mar de Italia, aquella
flor que tanto gustaba a mi alma desolada,
y la parra do el Pámpano a la Rosa se alía.

¿Soy Amor o soy Febo?.. Soy Lusignan o ¿Byron?
Mi frente aún enrojece del beso de la Reina;
he soñado en la Gruta do nada la Sirena...

He, doble vencedor, traspuesto el Aqueronte:
Modulando unas veces en la lira de Orfeo
suspiros de la Santa y, otras, gritos del Hada.

Versión de Aníbal Núñez

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posted by Alfil @ 5:26 AM   0 comments
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